Serbie
La «solution croate» à travers les âges
En cet été 2025, nous commémorons les quatre-vingts ans de la destruction nucléaire de deux villes japonaises et les trente ans du nettoyage ethnique de la Krajina. Méditer sur ces crimes n’est pas qu’un devoir de piété envers les victimes, mais aussi une étape utile et indispensable pour comprendre les événements présents.
Traité de l’amour vicinal
On parle beaucoup de l’amour charnel, filial, paternel — et même quelquefois de l’amitié. Mais on s’intéresse peu à cette forme d’amour fortuit qui est peut-être la plus noble sous ses apparences triviales: l’amour des voisins et des petites communautés.
Le gouvernement global en exil (1)
Les événements de Serbie n’ont rien d’une révolution colorée! La preuve, on n’y voit aucun symbole globaliste, rien que des drapeaux nationaux et religieux… C’est vrai. Aussi longtemps que l’on examine le phénomène sous l’angle de ses causes et de ses symboles. L’examen froid des effets, lui, porte à des conclusions un peu différentes.
Semainier de la Lune rouge
C’était la semaine de la grande éclipse de Lune. L’astre nocturne vira au rouge sang avant de disparaître dans la nuit. D’aucuns y ont lu des signes. Je me demande quant à moi si la vraie grande éclipse n’est pas ailleurs. Dans nos têtes?
La révolution colorée comme réalité (2)
Peu à peu, la Serbie devient ingouvernable et glisse vers le chaos. Le 24 janvier 2025, la grève générale est déclarée par les mouvements contestataires et leurs relais. On ne sait pas encore quel en sera l’impact, mais on peut déjà essayer de comprendre de quoi elle est le symptôme. On ne «flirte» pas avec le nihilisme sans finir par l’épouser.
MARQUE-PAGES • La semaine du 19 au 25 janvier 2025
Les incontournables de la semaine sélectionnés par Slobodan Despot
La révolution colorée comme réalité
La scène se passe ces jours-ci dans les rues d’une grande ville d’Europe, mais elle paraît sortie d’un film de zombies. Sous la houlette d’une cheffe d’orchestre aux mains ensanglantées, des choristes se fourrent les doigts dans la bouche, comme pour se faire vomir, en déclamant un poème patriotique. C’est laid, «amateurish», pathétique et incongru. On pourrait hausser les épaules en concluant que les citadins de la classe oisive tuent leur ennui en étirant le carnaval sur la moitié de l’année. On aurait tort: les manifestations comme celle-ci ont pour but de faire crouler le gouvernement de Serbie et elles ont toutes les chances d’y réussir. L’affaire mérite donc un détour.
Les pieds sur la table, ou la véritable diplomatie otanienne
Dans le droit fil de nos réflexions sur le syndrome de Stockholm européen vis-à-vis de nos maîtres anglo-saxons, j’ai jugé opportun de livrer un témoignage personnel sur l’envers, ou le vrai visage, de la pax americana telle qu’elle fut imposée en Europe. Nous avons si bien appris à être polis et bébêtes qu’il m’aurait été impossible, il y a quelques années encore, de raconter publiquement ces choses.
Le salut par le rock
La Yougoslavie était un pays condamné. Elle a fini sa trajectoire dans une grande explosion de créativité littéraire, cinématographique, picturale et musicale. Un des rois de ce déclin lucide et joyeux vient de mourir. Il avait su marier à la perfection la provocation et la gravité, l’outrance anarchique et la transe prophétique.