Ce qui me frappe est désormais le vide envahissant les idées les premières et se communiquant, par les idées, au reste. Ce qui m’étonne est l’irréel qui se répand sur les réalités, comme pour en retrancher l’évidence. Ce qui m’effraye est cette persuasion que tout se désassemble, pour avoir donné sa mesure, rempli sa mission et fait son temps. Or, tel est le cas de la France et je vois plus de remède à cet avortement dans l’avenir, on dirait une naissance à rebours, qui nous vaudra peut-être un pays sans visage.
— Albert Caraco, Simples remarques sur la France (L’Age d’Homme, 1975), note 246.