
Éric Werner
Rédacteur
Docteur en philosophie, professeur de philosophie politique, disciple de Montaigne et aussi un peu de Machiavel, penseur âcre et insoumis, Eric Werner a marqué les esprits du XXe siècle finissant avec son essai prophétique sur L’Avant-guerre civile. Depuis, il poursuit sa réflexion fine et désabusée sur le totalitarisme insidieux de la modernité, tant au travers de ses livres, de son blog, que (depuis la 43e semaine) de ses Enfumages de l’Antipresse, dont la vocation est bien entendu de nous désenfumer l’esprit.
« L’État fait croire à sa population que lui-même et sa police se consacrent jour et nuit à la lutte contre le terrorisme, une lutte résolue et sans merci. Il n’en est évidemment rien. Ils ont bien d’autres soucis en tête. La population serait surprise de savoir lesquels. C’est ce que disent certains, mais je ne les suivrai évidemment pas sur ce terrain. Pas plus que je ne les suivrai quand ils disent que la lutte contre le terrorisme ne serait qu’un outil de communication, un de plus (mais non des moindres). Ce ne sont pas des choses à dire. » (Antipresse n° 90, 20.08.2017)
La sauvagerie civilisée ou la guerre de 70
Flaubert avait déjà tout dit. Notre époque était déjà en germe dans la sienne. Et donc la sienne était déjà plus ou moins la nôtre. Encore faut-il savoir lire dans son époque, interpréter les signes des temps.
Rompre la spirale du chantage
À force de se rouler par terre et de supplier à genoux, la Suisse a finalement obtenu de Trump qu’il renonce à ses droits de douane à 39 % pour les ramener à 15 %. En contrepartie elle s’est pliée aux exigences américaines, exigences, a-t-on appris, au nombre de 29 (vingt-neuf). C’est ce que disent au moins les Américains.
Gifles, coups de lame et autres égratignures
Il y a quelques semaines, les médias en Suisse se faisaient l’écho d’une scène de la vie militaire dans ce pays: des militaires hommes avaient été frappés et giflés par leur supérieur hiérarchique, en l’occurrence une femme. En guise de sanction, la dame s’était vue retirer son «commandement», avant d’en obtenir un autre à un autre endroit. On l’avait donc déplacée.
L’«indigence médiatique», ou l’effet miroir
Les médias du système, de plus en plus marginalisés, traitent les citoyens qui se détournent de leur bonne parole d’indigents médiatiques. On se demande toutefois s’ils ne confondent pas les effets avec les causes…
Ne pas se taire!
En se rapprochant à tout vent de l’Union européenne, les Suisses semblent absolument vouloir être les derniers à grimper sur le «Titanic» avant qu’on tire l’échelle. Savent-ils tout ce qu’implique ce ticket? Il ne semble pas. En a-t-on débattu? Non. C’est donc le moment de parler, fût-ce dans le désert. Dire ce que ce pays pourrait faire pour sa survie plutôt que pour sa dissolution.
Laissons la justice faire son travail
C’est presque anecdotique, mais cela mérite quand même qu’on s’y arrête. La justice, en Suisse, vient d’ouvrir une enquête pour violation du secret professionnel à l’encontre de l’ensemble des élus masculins d’un parlement local.
«Coopérer sans résistance»
Le citoyen a l’obligation d’obéir à l’État, c’est clair. Mais l’État a l’obligation de protéger le citoyen, et ceci est de moins en moins clair. Lorsque le pouvoir manque à ses obligations, désobéir n’est pas seulement un droit inaliénable, mais un devoir. Même les philosophes sont d’accord là-dessus!
Un si désirable anéantissement
Une guerre frontale en Europe aujourd’hui signifierait la destruction du continent et peut-être même de l’humanité. On ne peut pas imaginer que nos dirigeants n’en soient pas conscients. Si, par conséquent, ils parlent de guerre, ce ne peut être que pour la conjurer. Ou bien un effet d’ironie…
Se réapproprier le passé
A mesure que les années passent, «nos actes nous suivent», notre vie passée nous revisite et nous hante, et ce d’autant plus que nous ne pouvons plus rien y changer. Y a-t-il un remède à cette impuissance?
La dîme, la taille, le tribut… et quoi encore?
Les Suisses n’ont jamais rampé aux pieds de Hitler comme ils le font aujourd’hui aux pieds des Américains. En plus, cela risque d’être contre-productif.
La prochaine guerre n’aura pas lieu
Les tribus primitives croient qu’à force d’invoquer la pluie, elle finit par tomber. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’on invoque sans cesse la guerre, qu’on dit ne pas vouloir, mais qu’on veut en fait très fort (mais sans le crier trop haut)?
Révolte, révolution, dissolution
La dissolution d’un État peut aller très loin. Elle peut même emporter une société tout entière. Surtout lorsqu’on a tout fait au préalable pour que cette société n’existe plus…