Sans que nos médias y prêtent vraiment attention, la Pologne a proclamé ces dernières semaines une mobilisation massive(1) en vue de constituer la plus grande armée d’Europe — dans le but peut-être de devenir le prochain «proxy» américain face à la Russie après la démilitarisation de l’Ukraine, ou au moins de régler certains contentieux historiques encore ouverts. Quoi qu’il en soit, ce bellicisme n’est pas partagé par toute la population. Alexandra Klucznik-Schaller est l’antenne polonaise du Club de l’Antipresse. Elle nous raconte la censure et la persécution des opposants à la guerre dans cet État qui est désormais un fer de lance de l’UE/OTAN.
Tableaux berlinois
Ma dernière visite dans la capitale allemande remonte à presque vingt ans. Ce n’était déjà plus — de loin — le Berlin de la Guerre froide, mais les cicatrices laissées par le XXe siècle étaient encore à vif. L’ombre du Führer planait lourdement sur la ville, reflétée par l’effort même, appuyé et balourd, que déployait l’Allemagne pour occulter son passage. Qu’en est-il aujourd’hui, à la veille des célébrations marquant les quatre-vingts ans de la libération? Et qu’a-t-on, véritablement, libéré?