«“La crudité et la laideur de la vie européenne moderne” — cette vie réelle dont nous devrions rechercher le contact — “sont le signe d’une infériorité biologique, d’une réaction insuffisante ou erronée à l’environnement”. Le château le plus dément qui soit jamais sorti de la besace d’un géant dans un conte gaélique débridé est non seulement bien moins laid qu’une usine robotisée, il est aussi (pour utiliser une formule très moderne) “dans un sens très réel” nettement plus réel. Pourquoi ne devrions-nous pas fuir ou condamner la “sinistre absurdité assyrienne” des hauts-de-forme ou l’horreur morlockienne des usines? Elles sont condamnées mêmes par les auteurs de la plus évasionnelle des littératures, la science-fiction. Ces prophètes nous annoncent souvent (et beaucoup semblent le désirer) un monde ressemblant à une vaste gare au toit de verre. Mais il est très difficile d’en tirer ce que les hommes pourront bien faire dans une telle […]
Une patiente quête d’être
Ou: comment nous avons compris ce que nous sommes… L’Antipresse fête ses dix ans de parution. Elle a beaucoup évolué ses débuts, mais la forme et la substance avec lesquelles elle se présente aujourd’hui ont en grande partie été élaborées lors de l’événement le plus dystopique du XXIe siècle. Voici l’histoire de cette transformation.

