Moi je vous reproche de peindre des hommes sans ailes, sans griffes et tout petits. Vous me faites le reproche de démesure, je vous fais le reproche d’aveuglement. Je vois mieux que vous le devenir.
— Jean Giono
Moi je vous reproche de peindre des hommes sans ailes, sans griffes et tout petits. Vous me faites le reproche de démesure, je vous fais le reproche d’aveuglement. Je vois mieux que vous le devenir.
— Jean Giono
On parle beaucoup de l’amour charnel, filial, paternel — et même quelquefois de l’amitié. Mais on s’intéresse peu à cette forme d’amour fortuit qui est peut-être la plus noble sous ses apparences triviales: l’amour des voisins et des petites communautés.
Quelles parentés peut-on découvrir entre Hitchcock et Kubrick ces deux cinéastes énigmatiques et géniaux? Le rapprochement de «La mort aux trousses» (1959) et «Eyes Wide Shut» (1999) révèle des codes symboliques étonnants qui ne relèvent pas seulement de la fiction cinématographique, mais nous montrent, peut-être, l’envers du tissu de la réalité moderne elle-même.
C’est une belle qualité qu’on invoque sans trop y réfléchir. Nous aimons la bienveillance, nous sommes heureux d’en bénéficier de la part d’autrui, mais que veut-elle dire vraiment, et sommes-nous bienveillants nous-mêmes? Derrière cette vertu discrète, c’est un vaste horizon des psychologies humaines qui s’ouvre à nous.
Oui, elle est vraiment menacée, la liberté en Europe. Nos dirigeants, particulièrement en France, nous mettent en garde avec des accents solennels. Mais comme on dit dans les cours de récréation: c’est celui qui dit qui y est!
Il y a cinquante ans, *Les dents de la mer* jetait une ombre sur les vacances. Son squale semait la panique dans les têtes et, d’un coup, le cinéma désanimalisait l’animal. Adieu créature amie, place au monstre!
L’identité si partiaculière de la Suisse s’est construite depuis sept siècles sur la résistance aux empires environnants. Elle a été scellée dès 1815 par la doctrine de la neutralité perpétuelle et armée. L’intégration actuelle du pays au bloc occidental équivaut ainsi à une négation de sa raison d’être même.
Comment en est-on arrivé, dans cette Europe berceau des droits de l’homme et de la liberté d’expression, à mobiliser des milliers de policiers pour faire taire les citoyens critiques du gouvernement? Peut-être, tout simplement, en laissant libre cours aux «lois générales du comportement humain»…
Un homme seul et malade, en Floride, a construit un château de corail, le Coral Castle, pesant plus de 1000 tonnes. A ce jour, personne n’a su expliquer comment. La manière dont cette énigme a été glissée sous le tapis est révélatrice d’un certain mode de pensée «scientifique».
La Suisse avait-elle vraiment besoin du F-35? On peut en douter. En tout cas, il n’y a pas eu de sérieux débat sur la question. D’ailleurs il eût été futile. La vraie question, c’est: la Suisse aurait-elle pu se permettre de ne pas l’acheter aux Américains? (Et aussi, subsidiairement: combien la rançon va-t-elle lui coûter au bout du compte?)
Dans le sillage de ma série sur «la démocratie, le régime qui n’existe pas», le rédacteur en chef m’a signalé l’intérêt que pourrait avoir, pour les lecteurs étrangers de l’Antipresse, une plongée dans les origines et l’esprit des institutions helvétiques. J’ai donc rédigé ce texte comme un préambule. Il s’appuie fortement sur l’histoire, afin d’y retrouver ce qui, jadis, a donné forme et sens à ces institutions — et à l’attachement profond qu’elles ont suscité.
Elle ne fera que se diluer dans le paysage. Jusqu’à l’implosion de ses commanditaires. Ou au bouquet final…
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