À force de parler de bombes, de missiles et de chars Léopard, on en vient à oublier l’autre guerre qui ne se déroule pas dans les steppes d’Ukraine, mais dans la tête des Occidentaux comme dans celle des Russes. Le principal enjeu de cette guerre «soft» est ni plus ni moins le modèle d’homme — pardon, d’être humain — que la société propose à ses jeunes générations.
Différer l’effondrement
Pour expliquer les bruits de bottes actuels en Europe occidentale, on évoque volontiers, afin de les banaliser, le précédent de la guerre froide, qui s’est achevé en 1989 avec la chute du mur de Berlin. En réalité, la comparaison ne mène pas très loin. On peut la tenter, mais ce sont surtout alors les différences qui retiennent l’attention.