Olivier Griette: penser correctement l’histoire de France!

par | 11.12.2016 | En accès libre, Passager clandestin, Slobodan Despot


Suite aux retours enthousiastes des lecteurs à la découverte de l’humour pince-sans-rire de notre ami et auteur Olivier Griette (49 jours pour devenir un vrai militant anti-écolo) et «Enfumages» dans Antipresse 53), nous ne résistons pas au plaisir de vous proposer un chapitre de son chef-d’œuvre de deuxième degré: L’Histoire de France politiquement correcte (éd. Xenia), qui comme son titre l’indique propose une «relecture» du passé français acceptable par tous. La sanglante, brutale et ultranationaliste épopée française devient ainsi, sous la plume consensuelle de Griette, un manuel édifiant et burlesque du «penser correct»…


CHAPITRE III : LES MIGRATIONS «BARBARES»

1) L’Empire romain menacé

Les richesses de l’Empire romain attirent les populations voisines depuis des siècles. Dès le début du deuxième siècle, l’empereur Hadrien a fait ériger au nord de la Grande-Bretagne un mur de près de 5 mètres de haut pour empêcher les migrants Scots de venir partager les ressources du pays : ce «mur d’Hadrien» est le premier «mur de la honte» en Europe.

Entre le Rhin et le Danube (qui forment une frontière naturelle sur le continent) une ligne de fortifications s’étend sur plusieurs centaines des kilomètres : «le limes». Ces fortifications constituent un véritable «rideau de fer» de l’antiquité en maintenant les peuples dits «barbares*» à l’écart de la «civilisation» et dans la plus grande précarité. Comme nous l’avons vu, la Gaule est alors une des plus riches provinces de l’Empire. Mais les Gallo-Romains redoutent et méprisent tous les peuples qui ne disposent ni des mêmes avantages matériels, ni des mêmes valeurs.

Au IIIe siècle, des peuples d’origine germanique parviennent à franchir la frontière et à pénétrer en Gaule. Dans un premier temps, ceux-ci se contentent de simples réappropriations sociales en «empruntant» des biens gallo-romains avant de repartir. Au cours de ces équipées surviennent parfois d’inévitables dérapages*» sans réelles conséquences (quelques viols, quelques meurtres ou quelques incendies). Puis, comme les Gallo-romains manquent de soldats pour «se défendre» et de bras pour travailler les champs, ils laissent certaines tribus de Germains s’installer sur ce qu’ils considèrent être «leur» territoire.

Les Gallo-romains font donc cultiver une partie de «leurs» terres par des travailleurs d’origine étrangère et, fidèles à ce qui deviendra une longue tradition dans l’Hexagone, ils n’hésitent pas à recourir à la «collaboration» avec les hommes les plus puissants : c’est ainsi qu’un Vandale commandera l’armée gallo-romaine dès la fin du IVe siècle.

2) Les grandes migrations

Cette période de l’histoire s’est longtemps appelée à tort «les grandes invasions.» En réalité, tout au long du Ve siècle, l’Europe est en proie à des troubles qui contraignent les populations à partager les régions qu’elles occupaient.

Il s’agit bien davantage d’une migration que d’une «invasion», puisque les nouvelles populations sont elles-mêmes victimes du déplacement d’autres peuples provenant de régions encore plus à l’est et prétendument encore plus «barbares» (Les Huns).

Le 31 décembre 406, profitant sans doute de la nuit de la Saint-Sylvestre, les migrants franchissent la frontière de l’Empire en traversant le Rhin gelé. Tous les peuples germaniques, avec femmes, enfants et troupeaux pénètrent en Occident. Pour la première fois, ces réfugiés économiques s’installent massivement (et sans espoir de retour) en Gaule.

Au cours du Ve siècle s’installeront dans l’Hexagone :

  1. Les Francs au nord.

  2. Les Alamans dans le nord-est.

  3. Les Wisigoths dans le sud.

  4. Les Burgondes autour des vallées de la Saône et du Rhône.

  5. Les Bretons en Bretagne (ce qui est logique).

Comme leurs aînés, ceux-ci commettent également quelques «dérapages», notamment les peuples qui ne font que traverser la Gaule et se sentent naturellement moins concernés par les coutumes locales : une partie des Wisigoths se rend en Espagne, les Suèves vont en Galice ainsi que les Vandales, (avant de rejoindre l’Afrique) toujours gravement stigmatisés, accusés avec légèreté de tout «vandaliser» sur leur passage.

3) Attila et les Huns

En 451, de nouveaux migrants venus d’Asie centrale pénètrent en Gaule. Ce sont des Gens du voyage : «Les Huns.»

Ils sèment le désordre et surtout la peur, car leur mode de vie différent est incompris par des populations aux habitudes routinières. Contrairement aux autres «Barbares» qui finissaient toujours par se sédentariser en «empruntant» les meilleurs terres, les Huns préfèrent conserver leur bien le plus précieux : la liberté.

Ces cavaliers nomades vivent en puisant leurs ressources parmi les terroirs qu’ils parcourent (méthode abusivement condamnée, même si, là encore, quelques éléments incontrôlés ternissent la réputation des Huns en pratiquant parfois le vol, le viol, le massacre, le pillage, le saccage et l’incendie).

Selon les chercheuses et les chercheurs, l’hygiène ne faisant pas partie de leurs préoccupations majeures, les Huns présentent peut-être un aspect un peu rustique, peu favorable à leur intégration. Mais leur touchant amour des chevaux est resté légendaire : ainsi, l’historien romain Ammien Marcellin les décrit-il comme «cloués à leurs chevaux, buvant mangeant et dormant à cheval, allant même jusqu’à décorer leur étalon de la chevelure de leurs ennemis.»

Les peuples déjà installés en Gaule n’acceptent pas de les accueillir dans leur diversité et combattent ces nomades au nom de principes sécuritaires. Les villes, comme Paris et Orléans, se retranchent derrières de hautes murailles et parviennent à leur interdire le passage.

Attila, le chef des Huns, a été largement calomnié par les historiens du Moyen-Âge et par les chefs religieux qui avaient tout intérêt à dresser de lui un portrait peu flatteur : ce sont eux qui ont prétendu qu’il se faisait appeler «le fléau de Dieu.»

De nos jours, la rigueur scientifique, l’objectivité et l’impartialité totale des historiennes et des historiens nous permettent de dresser un tableau plus nuancé : chef de guerre intelligent, ayant su fédérer les Hunnes et les Huns avec diplomatie, c’était un vrai lettré qui savait exécuter ses ennemis avec raffinement.

Au moment où Attila est sur le point de se retirer du territoire, une armée très puissante décide l’affronter. C’est Aetius, le chef d’une coalition de Romains et de migrants ralliés à la cause de l’Empire, qui écrase les troupes des Huns à la bataille des «Champs Catalauniques»(451).

Exercice — Je décrypte, je m’interpelle

  • Article de **** paru dans la rubrique «Désinvité» de l’Antipresse n° 54 du 11.12.2016.

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