Géopolitique
La révolution colorée comme réalité
La scène se passe ces jours-ci dans les rues d’une grande ville d’Europe, mais elle paraît sortie d’un film de zombies. Sous la houlette d’une cheffe d’orchestre aux mains ensanglantées, des choristes se fourrent les doigts dans la bouche, comme pour se faire vomir, en déclamant un poème patriotique. C’est laid, «amateurish», pathétique et incongru. On pourrait hausser les épaules en concluant que les citadins de la classe oisive tuent leur ennui en étirant le carnaval sur la moitié de l’année. On aurait tort: les manifestations comme celle-ci ont pour but de faire crouler le gouvernement de Serbie et elles ont toutes les chances d’y réussir. L’affaire mérite donc un détour.
De l’argent public et de son utilisation
La ministre suisse de la Défense vient d’annoncer sa démission. Ce n’est un «coup de tonnerre», selon l’expression des médias du système, que si l’on considère que l’incompétence et la dilapidation de l’argent du contribuable ne sont pas des fautes professionnelles au plus haut niveau de l’exécutif.
Bons baisers du Groenland!
Que signifie, pour nous et pour le monde, la soudaine volonté d’expansion du président américain vers le Grand Nord? Et qu’avons-nous fait, nous autres Européens, pour mériter la flagellation que lui et son allié Musk nous infligent? Se pourrait-il que le Groenland devienne bientôt une destination enviable pour des Européens dépossédés de tout?
L’an de grâce 2024 vu par l’Antipresse
Durant l’année 2024, l’Antipresse a publié 222 articles originaux répartis en 50 éditions — la présente, n° 474, non comprise. Trente de ces articles sont des tribunes extérieures («Passagers clandestins»), le reste est de la rédaction. Notre mission n’est pas de «coller» à l’actualité de semaine en semaine, mais nous nous efforçons tout de même de livrer une chronique aussi fidèle que possible, humaine et légèrement distanciée, de ce temps des robots.
Le grand bal (dé)masqué
Dans «L’Homminière globale», l’un de ses derniers ouvrages, Alexandre Zinoviev notait: «Il n’y a rien d’absolument authentique en ce monde. L’important n’est pas ce que nous sommes sous un masque ou sans masque, mais le type de masque que nous portons. Toute l’histoire de la civilisation tient en la fabrication et la substitution de masques.»
Alexandre Alexandrovitch aurait été ravi de contempler la danse à sept voiles qui se déroule devant nos yeux aujourd’hui. Mais ne vaudrait-il pas mieux parler d’effeuillage?
MARQUE-PAGES • La semaine du 8 au 14 décembre 2024
Les incontournables de la semaine sélectionnés par Slobodan Despot
Le chaos ou le KO
J’аi supposé qu’une contre-révolution mijotait aux Etats-Unis d’Amérique. Le profil des grands alliés de Trump le laissait entendre, mais le président lui-même semble vouloir marier la carpe et le lapin. Les événements géopolitiques nous en disent plus long, peut-être, que la cuisine pré-gouvernementale, sur ce qui se passe vraiment là-bas.
Les pieds sur la table, ou la véritable diplomatie otanienne
Dans le droit fil de nos réflexions sur le syndrome de Stockholm européen vis-à-vis de nos maîtres anglo-saxons, j’ai jugé opportun de livrer un témoignage personnel sur l’envers, ou le vrai visage, de la pax americana telle qu’elle fut imposée en Europe. Nous avons si bien appris à être polis et bébêtes qu’il m’aurait été impossible, il y a quelques années encore, de raconter publiquement ces choses.
BRICS: retour d’espoir
En attendant que la poussière retombe après le séisme planétaire provoqué par l’élection de Trump, que peut-on faire pour prendre de l’altitude et considérer le monde avec un minimum de détachement?