Philosophie
L’effondrement (2)
Il est des moments où nous ne pouvons faire autrement que de nous opposer. La réticence morale s’étend à tout notre être et le fait s’arc-bouter, physiquement. A toutes les époques de terreur et de déclin, des consciences solitaires se sont élevées ainsi face aux abus du pouvoir, faisant parfois basculer l’histoire. Notre époque n’y fait pas exception. Nous avons longuement parlé la semaine dernière du dernier livre d’Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, livre en lequel celui-ci décrit la folie des élites occidentales, folie qu’il faut entendre au sens strict: elles sont hors réalité. En arrière-plan, la guerre en Ukraine qu’elles sont effectivement en train de perdre, faute, tout simplement, d’avoir les moyens de la mener. Guerre, au demeurant, profondément contraire aux intérêts de l’Europe, comme le souligne à plusieurs reprises Emmanuel Todd. Mais elles n’en ont cure, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus inquiétant. L’élargissement à […]
Silence et malveillance
Avec plus de cent livres et 2000 articles, Alain de Benoist est de loin l’auteur français le plus fertile et le plus érudit de ce dernier demi-siècle. Il possède aussi l’une des plus grandes bibliothèques au monde. Que la culture officielle et les médias aient pu occulter ce penseur d’envergure universelle en dit long sur la santé du système. Le chaleureux ouvrage que lui consacre François Bousquet remet l’auteur à l’endroit et les pendules à l’heure.
Chimères et monstres fantasques
Quand les peuples perdent la raison, il ne reste pour les raisonner que la force brute, autrement dit la police. Cela préoccupe les gens ordinaires, mais les déconstructeurs sont ravis.
S’arrêter un instant sur le Kairos
L’art de saisir l’occasion n’est pas une science exacte. Elle n’est pas transmissible ni reproductible selon des critères extérieurs, car elle convoque davantage l’intuition que la raison, cette qualité qui crée les génies, les grands hommes, les fins stratèges, les bons médecins ou même les grands séducteurs.
«Prendre le maquis avec Ernst Jünger» d’Eric Werner
La marge de manœuvre de l’individu à l’ère de l’Etat total est faible, nous dit Eric Werner: il peut faire très peu de choses, en réalité. Mais cela ne veut pas dire rien. De ce très peu, en compagnie de Jünger, il tire tout l’arsenal de rébellion possible.
Et l’œuvre de Klemperer aujourd’hui?
A l’époque de la publicité omniprésente, la réflexion de Klemperer demeure d’une actualité aiguë. Mieux que tout le monde, il avait compris le pouvoir d’envoûtement et de dépossession de soi que véhiculaient les mots de la langue.
MARQUE-PAGES • La semaine du 24 au 30 décembre 2023
Les incontournables de la semaine sélectionnés par Slobodan Despot
Klemperer: le tournant de la guerre (1939-1945)
L’auteur de «La langue du IIIe Reich» fut un témoin de premier plan de la dérive totalitaire allemande. Nous poursuivons ici la lecture de son Journal, riche en descriptions poignantes.
Klemperer, Victor
«Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic: on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quel temps l’effet toxique se fait sentir.» (Lingua Tertii Imperii)