Gérer le temps des troubles
Il faut se méfier du solstice d’été. Il favorise les hallucinations et les coups de sang, que l’on soit à Paris ou à Moscou.
Il faut se méfier du solstice d’été. Il favorise les hallucinations et les coups de sang, que l’on soit à Paris ou à Moscou.
Ou comment, en explorant l’impasse où s’est fourrée la Grèce, l’on en vient à comprendre la tragédie européenne dans son ensemble. Encore faut-il, pour une telle expédition dans les coulisses de la politique, disposer des bons guides…
Ayant à un moment de ma vie croisé le chemin d’Unabomber, je livre ici quelques notes sur le lanceur d’alerte le plus radical de notre temps et sur le message qu’il continue de nous crier, même d’outre-tombe.
Ce qui se passe ces jours-ci sur le terrain de la guerre en Ukraine ressemble à un film de guerre hollywoodien pour qui se fie aux médias occidentaux. Et vice-versa: pour qui prend ses repères ailleurs, le récit médiatique des événements se réduit à un conte absurde fait d’horreur et de décors trafiqués. L’écart entre ces deux perceptions illustre l’ampleur et la puissance de la vraie guerre dont nous, ici, sommes les cibles et les pions: la guerre cognitive.
L’Axe du Mal a pivoté de 90 degrés, mais combien s’en sont aperçus? Combien d’événements révélateurs passent sous le tapis? En parlant avec des personnes de mon entourage, même plutôt bien renseignées, je me heurte à cette réalité qui surprend toujours: que les médias de masse ne sont pas là pour élargir notre vision du monde, mais bien au contraire pour la restreindre, exactement comme les œillères sur les chevaux de trait. Essayons d’illustrer ceci par une simple contre-narration des faits de la semaine.
Quel rapport entre l’interdiction, à Paris, d’un colloque consacré à un historien décédé et les procédés terroristes qui entrent depuis 2014 dans la panoplie ordinaire du pouvoir ukrainien? Peut-être ce grand écart n’est-il pas si écarté qu’il paraît et les deux situations sont-elles plus liées qu’il n’y paraît. Fût-ce de manière paradoxale.
Fausses accusations, corruption systémique, complot médiatique et inversion accusatoire. C’est grossier, cynique et étalé sous vos yeux. Mais ne vous avisez pas de le signaler ou de le dénoncer: c’est vous qu’on embarquera à l’asile de fous.
Il est des choses dont nous ne devrions jamais parler, car leur noirceur nous contamine. Mais si personne n’en parle, la nuit ne fait que s’étendre. Il y a donc un risque à assumer. Essayons ici d’entrer dans la tête d’un enfant tueur d’enfants, et de comprendre ce qu’il veut nous dire.
Notre monde, comme l’écrit C. S. Lewis, passe sous l’ombre d’une aile ténébreuse, nos croyances séculaires s’effondrent et l’incertain est notre seule certitude. Pourtant nous perdurons et chaque jour apporte ses joies. Où allons-nous encore puiser nos réserves de lumière? Au gré d’un bref détour par ma terre natale, j’ai compris pourquoi nous ne serions jamais découragés de vivre. Que cette digression très personnelle soit donc lue comme un manifeste anti-déclin, anti-suicide, anti-désespoir, anti-EXIT.