La face cachée (1)
Petite incursion dans l’univers de Pink Floyd comme clef d’une réinterprétation paranoïaque de la conscience et de la psyché modernes. Une divagation à ne lire que si plus rien ne peut vous surprendre.
Petite incursion dans l’univers de Pink Floyd comme clef d’une réinterprétation paranoïaque de la conscience et de la psyché modernes. Une divagation à ne lire que si plus rien ne peut vous surprendre.
A en croire les médias, nous allons bientôt finir par manger des vers devant nos écrans pendant que les algorithmes écrivent, pensent et décident pour nous et que des «conseillers en sensibilité» déterminent ce que nos âmes sensibles peuvent entendre et lire et ce qui doit leur être épargné. Mais écartons-nous un peu des autoroutes de l’information et bifurquons vers les chemins de traverse. Prenons les sujets à la mode, examinons-les un peu par la face arrière ou le dessous du châssis, et voyons ce qu’ils nous disent de l’esprit du temps.
Finalement, sommes-nous en guerre ou non avec la Russie? Nos dirigeants haranguent, pérorent, mais ils n’osent toujours pas mettre un nom sur ce qu’ils sont en train de faire. À moins qu’ils ne sachent vraiment pas où ils en sont. Ou qu’ils soient bonnement fous. Toutes les options sont sur la table, comme l’on dit à Washington.
Depuis le numéro 318 du 2 janvier 2022, et jusqu’à la présente édition, nous avons publié 99 articles au sujet de la guerre en Ukraine et plus généralement de la question russe. Cela représente une chronique des temps assez vaste et foisonnante. Car, en parlant de ces Slaves qui s’étripent, nous parlions aussi… de nous.
Telle une procession de somnambules, le monde se dirige tout droit vers la troisième guerre mondiale, avertit le secrétaire général des Nations-Unies. Las, lui répond Emmanuel Todd: elle a déjà commencé. Si tout doit être emporté par la tourmente, récoltons au moins quelques éclats de raison et d’intelligence. Ils nous serviront peut-être de guides, demain, comme les cailloux du Petit Poucet…
Malgré le caquetage belliqueux des politiques et des journalistes, l’Occident se prépare, consciemment ou non, à l’effondrement de la forteresse Ukraine. Comment en est-on arrivé là? Qu’est-ce que cela signifiera pour nous? Prendrons-nous même la mesure de l’ampleur du désastre?
La guerre en Ukraine ne se déroule pas dans le sens souhaité par l’Occident, et il devient de plus en plus difficile de le dissimuler. La dernière — et peut-être ultime — conjuration en date consisterait en la livraison de quelques centaines de chars d’assaut à l’armée ukrainienne. L’OTAN n’a-t-elle pas de meilleure «arme miracle» à proposer?
La dynamique des entrailles, disions-nous la semaine dernière, est un sujet que l’esprit français, fait de convenance et de rationalisme, recouvre immédiatement d’un voile de pudeur. Or c’est un moteur essentiel des individus comme des peuples: l’ignorer, c’est fermer les yeux sur la réalité du monde. À force de raisonner, la France aurait-elle perdu la raison? Je relevais, dans mon éloge posthume des Anglais (AP335), cette faille capitale de la civilisation britannique, si énorme que seul Chesterton avait eu l’esprit de la voir et de la formuler: la complète absence d’éducation au respect de la vérité parmi leurs élites. Il observait à juste titre que les garçons issus de la haute société anglaise pouvaient être attentifs, dévoués, courageux, en somme les meilleurs compagnons au monde, mais qu’ils étaient immoraux et cyniques «par réglage d’usine». Il ne s’agit pas de «droit au mensonge», Chesterton s’empresse de le préciser: on explique bien, […]
En vouant un culte de la personnalité posthume à Johnny Hallyday, la France n’a pas seulement «fait entrer une part d’Amérique» dans son Panthéon. Elle a démontré un désir fusionnel d’être autre chose que soi. Et ce dédoublement va bien au-delà de la culture populaire.