culture
La Russie détache son wagon
À force de parler de bombes, de missiles et de chars Léopard, on en vient à oublier l’autre guerre qui ne se déroule pas dans les steppes d’Ukraine, mais dans la tête des Occidentaux comme dans celle des Russes. Le principal enjeu de cette guerre «soft» est ni plus ni moins le modèle d’homme — pardon, d’être humain — que la société propose à ses jeunes générations.
Mon ami Marco
Cela remonte à il y a environ deux ans, au moment où je le rencontrai pour la première fois. Il me dit: «pose ça là!» et m’indiqua, en tapotant ses cuisses d’un court va-et-vient du dos de la main, où poser les œufs frais que je lui apportais de ma basse-cour. Ce fut ma première rencontre avec Marco.
In memoriam: Thierry Barbier-Mueller
J’étais en train d’écrire ma chronique de la semaine lorsque j’ai appris le décès soudain de Thierry. L’effarement et la tristesse m’ont paralysé. J’ai compris que ce n’était pas la peine de résister, mais qu’il valait mieux comprendre et traduire la puissance de ces émotions. Les événements du monde peuvent attendre, nos tempêtes intérieures, elles, sont impérieuses. Plutôt que de finir l’article en cours, j’ai rassemblé quelques notes sur cet ami discret qui me manquera tant.
De quoi la France est-elle morte? (2)
La dynamique des entrailles, disions-nous la semaine dernière, est un sujet que l’esprit français, fait de convenance et de rationalisme, recouvre immédiatement d’un voile de pudeur. Or c’est un moteur essentiel des individus comme des peuples: l’ignorer, c’est fermer les yeux sur la réalité du monde. À force de raisonner, la France aurait-elle perdu la raison? Je relevais, dans mon éloge posthume des Anglais (AP335), cette faille capitale de la civilisation britannique, si énorme que seul Chesterton avait eu l’esprit de la voir et de la formuler: la complète absence d’éducation au respect de la vérité parmi leurs élites. Il observait à juste titre que les garçons issus de la haute société anglaise pouvaient être attentifs, dévoués, courageux, en somme les meilleurs compagnons au monde, mais qu’ils étaient immoraux et cyniques «par réglage d’usine». Il ne s’agit pas de «droit au mensonge», Chesterton s’empresse de le préciser: on explique bien, […]
«Sibelius. Les cygnes et le silence» de Richard Millet
Pendant les trente dernières années de sa vie, le grand compositeur finlandais s’est enfermé dans le silence. Richard Millet s’est interrogé sur ce repli.
De quoi la France est-elle morte? (1)
En vouant un culte de la personnalité posthume à Johnny Hallyday, la France n’a pas seulement «fait entrer une part d’Amérique» dans son Panthéon. Elle a démontré un désir fusionnel d’être autre chose que soi. Et ce dédoublement va bien au-delà de la culture populaire.
Entretien avec Alexandre Douguine (2): «Il est minuit moins une»
Entamée dans un avion qui les ramenait de Sibérie, la conversation entre Guy Mettan et Alexandre Douguine se poursuit dans les espaces infinis du conflit — et du dialogue — des civilisations. Et à l’ombre d’une menace qui s’étend sur l’humanité entière: la modernité transhumaine, posthumaine et antihumaine.
L’année du rhinocéros
Un conte du Nouvel An qui pourrait servir d’introduction générale à l’année qui démarre.
Entretien avec Alexandre Douguine (1): «Vers la décolonisation des esprits»
Au gré d’un voyage en Sibérie mi-décembre dernier, Guy Mettan a eu l’occasion de s’entretenir longuement avec Alexandre Douguine dans l’avion qui les ramenait à Moscou. Cette conversation sereine lui a permis de dresser un précieux inventaire des concepts essentiels et des convictions profondes de celui qui est considéré comme «le philosophe le plus dangereux pour l’Occident».