Littérature
La route d’Emmaüs
Quoi de plus désolant qu’une bibliothèque jetée à la rue ou un beau meuble ancien dont personne ne veut? Le mieux qui puisse leur arriver est d’être recueillis par un orphelinat.
«Better Call Saul», littérature à regarder
Nous recommandons d’habitude dans cette rubrique la lecture de bons livres. Mais nous n’hésitons pas non plus à vous signaler des films ou des séries lorsqu’ils se hissent à la hauteur de la bonne littérature. Ainsi cette série américaine qui nous parle de la chute et de la rédemption.
Alexandre Zinoviev, ou l’humanité intégrale
Zinoviev a éclairé de son projecteur littéraire, logique et sociologique l’ensemble du phénomène totalitaire, en tous les temps et sous tous les drapeaux. Mais sur le paysage mécanique des systèmes, il a toujours projeté l’ombre unique, immense et frêle de l’individu humain.
For Ever Godard (témoignage personnel)
J’ai appris par les médias la mort de Godard. La famille et les proches du cinéaste avaient pourtant demandé à la presse de ne pas divulguer l’information avant deux jours pour respecter un temps de deuil et de calme. L’information aurait fuité du côté de *Libération*, paraît-il. On a les médias qu’on mérite!
La mémoire contre l’absurde
Avez-vous aussi éprouvé, face aux événements et aux visages qui viennent à votre rencontre, cette sensation d’irréalité? Avez-vous parfois envie d’oublier cette angoisse? Il est peut-être bon, alors, de laisser le vieux temps remonter en vous et dissiper ces spectres.
«Le village oublié» de Theodor Kröger
C’est un livre rare, et ô combien précieux, que ce «village oublié». Récit autobiographique, c’est aussi le regard que pose un Allemand, conscient des qualités de sa race, sur les Russes – et ce regard est plein de respect et d’admiration.
Comment «désoccuper» la Russie? (Zakhar Prilépine, suite)
La Russie est un pays occupé… par la culture étrangère! Elle sait se défendre par les armes et marquer des points dans la guerre économique. Mais elle se laisse envahir et ronger de l’intérieur par des idées et des valeurs qui pourraient valoir sa mort et sa destruction. C’est ainsi que les patriotes emmenés par l’écrivain soldat Prilépine voient la situation. Raison pour laquelle ils veulent mettre les opposants de l’intérieur au ban de la société et *désoccuper* la culture. C’est là tout le sens de l’opération GRAD évoquée dans le dernier numéro.
Les «Rêveries du Promeneur solitaire» de Rousseau, ou la nécessité de la rêverie
Critiqué de toutes parts, pour des motifs par ailleurs plus ou moins discutables, Jean-Jacques Rousseau mérite d’être lu avec une attention renouvelée. Loin de la philosophie politique ou des questions d’éducation, les «Rêveries du Promeneur solitaire» (1776) livrent une sagesse riche et profonde dont nous pourrions sans doute tirer grand profit en ces temps ahuris. Il s’agit de retrouver dans la tourmente de ce monde le fil de la rêverie qui enchante les choses.
Zakhar Prilepine, ou la «désoccupation» de la culture russe
Romancier célèbre, vétéran de la guerre de Tchétchénie, communiste et conservateur à la fois, apôtre de la liberté mais qui sait à l’occasion mettre les doigts sur la couture, Prilepine est l’une des figures les plus colorées et les plus paradoxales de l’intelligentsia russe actuelle.