Philosophie
Au pays du Soleil indolent, 3: l’âme du Japon
À petits pas, d’observation en rumination, nous avons essayé de pénétrer le secret de cette densité particulière d’être que le voyageur attentif perçoit au Japon. Voici les notes bien partielles et disparates qui en ont résulté.
Essayiste ou militante, il faut choisir
Nous sentons se refermer sur nous l’emprise d’un système de contrôle et de conditionnement sans précédent dans l’histoire humaine. En France, un ouvrage prometteur a entrepris de le dénoncer — mais a surtout illustré, comme souvent dans la production intellectuelle française, les œillères idéologiques de son auteur.
Le piège de la compassion
Nous avons appris à être socialement compatissants et intérieurement inertes comme du verre. Notre déchéance toute entière se lit dans ce chaud-froid. Si nous voulons renaître, ne serait-il pas nécessaire, pour commencer, d’abolir cette duplicité?
Semainier de la confusion
Le carnaval des squelettes d’automne. Un tatouage aperçu aux bains. Un immense drapeau européen déroulé à Belgrade. Un personnage douteux reçu à Moscou. Des phénomènes apparemment sans aucun lien entre eux et qui pourtant désignent un même horizon que l’âme pressent mais que la raison se refuse à contempler.
Se réapproprier le passé
A mesure que les années passent, «nos actes nous suivent», notre vie passée nous revisite et nous hante, et ce d’autant plus que nous ne pouvons plus rien y changer. Y a-t-il un remède à cette impuissance?
Camus et la sauvagerie nucléaire
Pendant que les médias de grand chemin se livraient à des commentaires «enthousiastes» sur le massacre d’Hiroshima, Albert Camus prenait une fois de plus le contrepied des illusions suicidaires. Il nous aura fallu, peut-être, quatre-vingts ans de distance pour comprendre la gravité de ses mises en garde.
Double-pensée
La Double-pensée (*doublethink*) est une expression de la novlangue inventée par George Orwell dans son roman *1984*. Elle indique l’aptitude à abdiquer sa pensée critique et à accepter simultanément deux points de vue opposés.
Anciennes maisons
Il y a les maisons hantées — et puis les maisons qui nous hantent. Elles nous relient à notre passé. Elles sont notre double en miroir. Elles nous donnent le sentiment d’une permanence, d’un centre géographique de notre vie. Ou n’est-ce qu’une illusion?
De la bienveillance
C’est une belle qualité qu’on invoque sans trop y réfléchir. Nous aimons la bienveillance, nous sommes heureux d’en bénéficier de la part d’autrui, mais que veut-elle dire vraiment, et sommes-nous bienveillants nous-mêmes? Derrière cette vertu discrète, c’est un vaste horizon des psychologies humaines qui s’ouvre à nous.