Déjeuner avec le diable
Il peut être profitable de déchaîner ou de favoriser le chaos. Mais les résultats ne sont pas toujours prévisibles. Comme dit la sagesse populaire, il faut y aller avec une très longue cuiller.
Il peut être profitable de déchaîner ou de favoriser le chaos. Mais les résultats ne sont pas toujours prévisibles. Comme dit la sagesse populaire, il faut y aller avec une très longue cuiller.
On ne voit bien les choses qu’à distance, en prenant donc un certain recul. Cela s’applique au temps comme à l’espace. C’est en effet le présent qui éclaire le passé, en révèle le sens caché. Les intentions cachées ne se dévoilent qu’avec les années. De même, le résultat obtenu rend visible le but poursuivi. Ou encore, ce qui se faisait jusque là sans qu’on le voie s’étale désormais au grand jour. Et donc on se dit: jusque là, on n’arrivait pas à comprendre, enfin maintenant on comprend. Tout devient limpide.
Ou l’on relève de curieuses correspondances entre les idées et les observations d’un intellectuel de gauche du XIXe siècle et les traits caractéristiques de l’Occident «woke» qui défilent sous nos yeux.
Il est bien connu que les autorités aiment faire diversion. On amuse ainsi les populations, et pendant ce temps on fait ce qu’on a envie de faire sans être dérangé.
Il est des moments où nous ne pouvons faire autrement que de nous opposer. La réticence morale s’étend à tout notre être et le fait s’arc-bouter, physiquement. A toutes les époques de terreur et de déclin, des consciences solitaires se sont élevées ainsi face aux abus du pouvoir, faisant parfois basculer l’histoire. Notre époque n’y fait pas exception. Nous avons longuement parlé la semaine dernière du dernier livre d’Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, livre en lequel celui-ci décrit la folie des élites occidentales, folie qu’il faut entendre au sens strict: elles sont hors réalité. En arrière-plan, la guerre en Ukraine qu’elles sont effectivement en train de perdre, faute, tout simplement, d’avoir les moyens de la mener. Guerre, au demeurant, profondément contraire aux intérêts de l’Europe, comme le souligne à plusieurs reprises Emmanuel Todd. Mais elles n’en ont cure, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus inquiétant. L’élargissement à […]
Ce qui caractérise la démocratie parlementaire, en principe, c’est le pluralisme. Et le sommet du pluralisme, dans l’Europe du XXIe siècle, c’est un pluralisme à parti unique. L’objectif d’ensemble étant posé, chaque pays le réalise à sa manière.