Serbie
Aveux publics
Qu’est-ce que je pense vraiment, ou le «coming out» d’un provocateur malgré lui.
La Maison de la guerre vue d’ailleurs
Dar al-Harb, Maison de la guerre: telle est l’appellation que l’islam donne à l’Occident. Sur la base des faits, elle ne paraît pas si abusive que ça. Du moins lorsqu’on regarde le monde occidental d’un point de vue un peu décalé, comme celui proposé par le «Contrepoint de Belgrade».
MEDIAS | Le jour où l’OTAN a franchi le Rubicon
Le 23 avril 1999, à 2h06 du matin, l’OTAN bombardait délibérément les studios de la Radio-Télévision de Serbie, tuant 16 de ses employés et en blessant des dizaines d’autres. Vingt ans plus tard, les 22-23 avril 2019 l’Association des journalistes de Serbie organisait un symposium sur le thème: «Vers la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes». Au-delà de ce vœu pieux, un constat indiscutable: en déclarant «cible militaire légitime» un média de service public, l’OTAN a franchi une ligne rouge. On commence seulement à comprendre les conséquences de cette transgression et les journalistes occidentaux qui ont applaudi, à l’époque, l’assassinat de leurs confrères devraient commencer à se poser des questions sur la survie et la viabilité de leur propre statut. La guerre contre la Serbie en 1999 fut la première guerre impliquant l’internet (encore balbutiant). Ce fut également, sur le plan médiatique, la première opération de communication entièrement […]
NOTRE-DAME | Le message du ministre serbe
«Ce monument de la culture française et universelle trônait depuis des siècles au cœur même du paysage culturel et émotionnel de l’humanité et incarnait emblématiquement l’identité européenne.»
In memoriam: Franz Weber (1927-2019) par Slobodan Despot
C’est un très grand homme qui vient de quitter cette vallée de ciment. J’aime à penser que son âme libérée est descendue sans bruit jusqu’au fin fond de la Serbie, vers l’enceinte circulaire du monastère de Studenica. Et que c’est depuis ce lieu immémorial et sacré, qu’il avait contribué à sauvegarder contre un monstrueux projet de barrage et qu’il considérait comme un «portail du ciel», qu’elle s’est définitivement affranchie des lourdeurs terrestres. «Studenica», me répétait-il parfois en regardant au loin, comme son lointain précurseur aurait dit «Ithaque». Il n’est pas d’être plus émotif que les vrais héros. Leur *pathos* est la risée des médiocres et la barre d’uranium de leur réacteur à exploits.
lire plusRuminations au bord du lac gelé
(Carnet de route à travers l’Eurasie)
Pour la deuxième semaine consécutive, je livre ici les notes de mon journal de voyage. Nous sommes encore en Bouriatie, à Goriatchinsk.
Slobodan Despot: les Balkaniques sont-ils devenus «sauvages» tout seuls, ou les y a-t-on «aidé»?
Nous reprenons ici l’intervention de Slobodan Despot au colloque «Nationalismes et religions dans les Balkans occidentaux» de la Fondation Robert-Schuman (tenu le 15 janvier 2007) en corrigeant les coquilles et contresens figurant dans les actes publiés du colloque. Il est vrai qu’il s’agit de la transcription d’une intervention orale, improvisée, partant d’une observation de Ludwig Wittgenstein. Il peut être utile de se rappeler le précédent balkanique à la lumière de la crise plus récente entre le bloc atlantique et la Russie autour de l’Ukraine et de la Crimée.
lire plusCINEMA | Kustendorf, le compte rendu
Dans IO, l’excellente gazette des festivals, Marie Sorbier livre un compte rendu lyrique du dernier Küstendorf. L’onirisme du lieu y est très bien rendu: «…un trajet initiatique qui ne dit pas son nom, innocents que nous sommes, ignorants de ce qui nous attend. Car si tout festival se devrait d’être une expérience, celles que nous réserve Küstendorf se placent directement sur le podium. Emir Kusturica, avec ses deux Palmes d’or et son amour pour la Serbie, nous invite chez lui, et au-delà du gîte et du couvert c’est littéralement dans son rêve devenu chalets en bois et salles de cinéma que nous sommes accueillis pendant cette semaine hivernale. Passer les portes du village, c’est accepter un voyage dans l’utopie du cinéaste, où stars en doudoune et jeunes réalisateurs partagent pendant cinq jours la passion de l’image et l’énergie communicative de la musique des Balkans.»
Zeitgeist
Faire partie d’un jury n’est jamais facile. Au festival du cinéma de Küstendorf, cette mission s’est doublée d’une quête: la poursuite éperdue de l’esprit du temps. Contraints d’avancer leur départ à cause d’un événement familial, Matt Dillon et son amie ont fait leurs bagages dare-dare pour rejoindre l’aéroport par hélico. Mais au dernier moment, ils ont changé d’avis. La star du cinéma américain n’a pas confiance dans ces engins. Ils ont donc opté pour la route. Quatre heures sous la neige jusqu’à Belgrade… puis moins d’une heure pour embarquer dans l’avion. On a quand même, me dit-on, envoyé l’hélico sur les traces de la voiture. Il était chargé de «guetter» aux alentours et d’embarquer quand même les précieux passagers au bord de la route s’ils risquaient de manquer leur vol. Par précaution. Et peut-être aussi par cette extravagante gentillesse qui est la marque de ce lieu… Jusqu’à ce départ digne d’un […]
