La France machine de guerre
Certains croient que les préoccupations des prochains gouvernements seront le chômage, la dette et l’insécurité. Qu’ils se détrompent. Aucune de leurs préoccupations ne sera commune avec celles du peuple français.
Certains croient que les préoccupations des prochains gouvernements seront le chômage, la dette et l’insécurité. Qu’ils se détrompent. Aucune de leurs préoccupations ne sera commune avec celles du peuple français.
La Suisse est située au cœur du Saint-Empire romain-germanique, qui est le cœur de l’Occident, qui a lui-même jusqu’ici été le cœur de la civilisation moderne où nous vivons. La Suisse l’ignore le plus souvent, mais elle est bien le cœur du monde. Honneur redoutable bordé de précipices et de tentations…
Pendant plus de mille ans, l’Occident fut le centre du monde. Et ce centre avait un cœur d’où descendaient ses eaux et par où passaient ses routes capitales: la Suisse. Si la civilisation globale, comme l’a dit l’historien Nicolas Troubetzkoy, est une invention de *l’égocentrisme romain-germanique*(1), le bloc alpin peuplé par les Suisses a joué un rôle essentiel dans cette invention. Un pays doté d’une histoire et d’une personnalité aussi singulières peut-il se noyer dans le marasme ambiant? Ses propres dirigeants, aujourd’hui, semblent penser que oui. On peut juger leur empressement à s’autoeffacer un peu… prématuré.
Ou plutôt: à qui profite la poursuite d’une guerre déjà perdue? C’est la question qui continue de résonner après les spectaculaires sommets et discussions de «paix» de ces derniers jours. Si elles ne laissent entrevoir aucune perspective d’apaisement concrète du conflit, ces agitations en disent long, en revanche, sur l’état moral et psychique de nos propres dirigeants.
Ce portrait qu’un écrivain français traça de son père, vers la fin du siècle dernier, serait probablement étudié de nos jours dans des colloques de psychiatrie. Oui, en effet, c’était un monstre. Mais à force de pathologiser les excès des grands caractères — et donc aussi leur grandeur — nous finirons par fabriquer des non-entités auxquelles personne n’aura l’idée de consacrer un livre.
En cet été 2025, nous commémorons les quatre-vingts ans de la destruction nucléaire de deux villes japonaises et les trente ans du nettoyage ethnique de la Krajina. Méditer sur ces crimes n’est pas qu’un devoir de piété envers les victimes, mais aussi une étape utile et indispensable pour comprendre les événements présents.
Quel rapport entre l’éternel génie du Mal de la culture populaire française et l’accord de capitulation imposé par Trump aux Européens? Aucun, probablement. A moins qu’on lève un voile sur les coulisses profondes des temps de prodiges que nous vivons. Celles qui se situent à la lisière du réél et du rêve.
On parle beaucoup de l’amour charnel, filial, paternel — et même quelquefois de l’amitié. Mais on s’intéresse peu à cette forme d’amour fortuit qui est peut-être la plus noble sous ses apparences triviales: l’amour des voisins et des petites communautés.
Ce que Stanley Kubrick avait voulu nous dire, allégoriquement, dans son film «Les yeux grands fermés», c’est peut-être ce qui s’est dévoilé, en toute clarté, devant les enquêteurs de l’administration Trump lorsqu’ils ont ouvert l’armoire Epstein. Or il est des vérités qu’il est politiquement impossible de divulguer.