Suisse
Jacques Pitteloud: la lecture comme école de vie
Ancien coordinateur des renseignements suisses, illustré par sa participation à des opérations restées dans l’histoire, devenu diplomate malgré son franc-parler très valaisan, Jacques Pitteloud est un personnage de roman. On comprend mieux son profil en jetant un coup d’œil à ses lectures. Avant de prendre son poste d’ambassadeur à Washington, il nous a ouvert les portes de sa bibliothèque… et dévoilé aussi sa formation la plus secrète: celle qu’on ne pouvait acquérir qu’avec les meilleurs livres et les meilleurs mentors.
lire plusJean-Marc Bovy: la chasse au milliardaire russophile est ouverte
La meute des médias suisses est lâchée contre le milliardaire Frederik Paulsen. Après *Le Temps,* qui a fini par déclarer la trêve, c’est au tour de *24 Heures* de mettre le paquet. On ne pardonne pas au mécène de mieux dépenser ses millions pour le bien de la communauté qu’il ne l’aurait fait en payant ses impôts comme tout le monde. Pire, il est un russophile éclairé qui persiste à vouloir nous faire aimer le pays dont il est tombé amoureux. Le rédacteur de nos *Turbulences* sur la Russie, fin connaisseur de ce pays, a écrit au quotidien pour saluer son travail d’«investigation».
lire plusLes princes de l’Hiver (2)
Durant une période de service militaire dans la ville de son enfance, un homme déjà mûr essaie de retrouver ses camarades d’école par l’annuaire téléphonique. Il finit par contacter Evelyne, son premier béguin — mais le regrette aussitôt. Qu’avait-il à s’inviter dans la vie de cette femme? Ils finissent tout de même par se rencontrer.
Le dossier santé dématérialisé: bientôt le tour du patient?
«De l’inconvénient d’être né». Ce recueil d’aphorismes de 1973 que l’on doit au maître de l’autoconscientisation du néant, Emil Cioran, devrait être offert aux anciens conseillers fédéraux Johann Schneider-Ammann et Doris Leuthard. Qui sont allés, dans la plus parfaite opacité, discuter des *inconvénients* du secret médical avec les professionnels du santé-business.
SCANDALE | Complot contre la sphère privée des patients suisses
Il faut lire plusieurs fois pour y croire le compte rendu de la réunion secrète tenue en octobre entre deux conseillers fédéraux et les représentants des cartels qui régentent la Suisse. Entre le bâton, la carotte et le chantage, on découvre que les autorités élues travaillent main dans la main avec les lobbies pour déposséder les citoyens (et les médecins) de leur dossier médical. On s’étrangle, on se pince, et puis l’on s’interroge. Comment les représentants des institutions peuvent-ils être plus prédateurs que les «pharma» dans cette tentative de hold-up des données privées les plus sensibles, celles de la santé? Comment les représentants des institutions osent-ils comploter avec les industriels contre la liberté des médecins garantie par le législatif? Comment un ministre ose-t-il suggérer qu’on prive de licence des médecins uniquement pour leur scepticisme à l’égard du dossier électronique? Enfin, et accessoirement, où et comment une entreprise privée de parfumerie […]
SUISSE | Agenda chargé = antisémitisme?
Chez «20 Minutes», on ne fait pas dans la dentelle: si le candidat agrarien Pascal Dessauges s’est fait excuser lors d’un événement israélite non précisé, c’est que «L’UDC snobe les juifs». Tel quel. De deux choses l’une: soit la «traditionnelle invitation de la communauté israélite» n’est pas une option, mais un un dépistage obligatoire de l’antisémitisme, soit le titreur de cette brève est un sinistre imbécile. L’intéressé aurait-il fait exprès qu’on se demanderait en quoi son parti tout entier «snobe les juifs». Si Rebecca Ruiz avait invoqué un agenda trop chargé, aurait-on titré «Le PS snobe les juifs»? La synecdoque est plus que pernicieuse. Mais que savent les journalistes modernes de ce qu’est une synecdoque? https://share.icloud.com/photos/0WHnrdpAvBX5BIpXFmtzsbpkg
Les princes de l’Hiver (1)
*Un conte du Nouvel Age*
Pour sa dernière période sous les drapeaux, on l’avait envoyé dans cette bourgade alpestre où il avait passé son enfance. Le service militaire, chez les Suisses, s’étirait jusque dans la trentaine tardive, à coups de deux ou trois semaines par an. On appelait cela des «cours de répétition». Les siens lui servaient surtout à répéter ses classiques. Sur son épaulette, il ne portait ni carabine, ni grenade, mais une plume.
TRIBUNE | France-Suisse, aller simple
Lorsque je suis arrivé en Suisse en 2004, c’était d’abord pour saisir l’opportunité professionnelle qui s’offrait à moi de devenir directeur général de Payot. Mais cela répondait aussi à un besoin de plus en plus pressant de quitter la France, et surtout Paris, où je vivais depuis dix ans. Aux personnes que je rencontrai à mon arrivée, j’expliquai que je quittais avec soulagement un pays en voie de sous-développement. À l’époque, cela en choqua certains. Je ne suis pas sûr que ces propos seraient aujourd’hui aussi mal compris : les quinze ans qui se sont écoulés depuis n’ont fait qu’accentuer ce qui ressemblait déjà à un déclin et qui s’est transformé au fil des années en une visible et tangible faillite. Morale, politique, sociale, économique et culturelle. J’attendis patiemment le délai imparti de douze ans pour demander la nationalité suisse, que j’obtins en octobre 2017. Le rachat de Payot SA que j’avais […]
L’archipel de l’iniquité
C’est arrivé près de chez vous, et cela va recommencer. Quoi ? Le rapt d’enfants. Par qui ? Par l’État. Quand l’administration se substitue aux *«comprachicos» de Victor Hugo et décide qu’elle défendra mieux les intérêts de votre enfant que vous, vous devez vous demander dans quelle société vous vivez.