
Slobodan Despot
Fondateur / Directeur / Rédacteur
Son nom n’est pas un pseudonyme! Suisse d’origine serbo-croate, Slobodan Despot a baigné dans le livre toute sa vie. Traducteur, directeur de collections puis directeur adjoint des éditions L’Age d’Homme, il a été le cofondateur en 2006 des éditions Xenia, qu’il dirige actuellement. Il a traduit une trentaine de livres de quatre langues et collaboré à la publication de centaines d’autres.
Dans ses nombreuses vies parallèles, Slobodan Despot a été photographe, directeur de magazines, porte-parole de Franz Weber, conseiller en communication, parolier et surtout romancier (Le Miel et Le Rayon bleu, aux éditions Gallimard).
« Les peuples où les hommes pensent que la littérature n’est qu’un loisir sont des peuples perdus. La littérature est un plaisir, mais non un loisir ni une distraction. La littérature, c’est la sève même de la vie, restituée de manière infalsifiable. La littérature ment en permanence pour dire le vrai, mais un écrivain qui ment à son lecteur n’est pas un bon écrivain et ne restera pas. La sincérité totale est la première vertu d’un auteur. C’est sans doute pourquoi Victor Hugo écrivait nu. »
«Hommes sans littérature, hommes sans échine», Antipresse n° 22, 1.5.2016.
Les articles de Slobodan Despot
Le nouvel ordre (russe) du monde
Le conflit en Ukraine n’a pas commencé le 24 février dernier, date de l’intervention russe, mais il y a déjà huit ans, lors du renversement du président démocratiquement élu, Viktor Ianoukovytch, par une insurrection soutenue et portée à bout de bras par les États-Unis et leurs alliés européens. La fin du conflit se rapproche peu à peu, laissant apparaître un monde qui sera animé par la nouvelle puissance de la Russie.
Le fascisme nouveau est arrivé
Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […]. Au lieu d’être une...
Au bal de la Régence
Les semaines se suivent et se ressemblent dans leur crapoteuse confluence vers le tragigrotesque. Comment décrire l’essence de ce tourbillon sans recourir à la littérature et au grand cinéma? Avec son film sur les fêtes de Philippe d’Orléans, le regretté Bertrand Tavernier nous a légué une clef de lecture.
Guerre dans la guerre
Que nous apprend l’Ukraine sur la guerre qui vient? Fin 2021, Bernard Wicht publiait «Vers l’autodéfense: le défi des guerres internes». Sa réflexion reste d’une brûlante actualité malgré le grand retour — apparent — des conflits «interétatiques». Nous lui avons posé quelques questions afin de mieux comprendre les nouvelles lignes de front.
For Ever Godard (témoignage personnel)
J’ai appris par les médias la mort de Godard. La famille et les proches du cinéaste avaient pourtant demandé à la presse de ne pas divulguer l’information avant deux jours pour respecter un temps de deuil et de calme. L’information aurait fuité du côté de *Libération*, paraît-il. On a les médias qu’on mérite!
La conjuration portugaise
Notre amie Ariane Bilheran a eu l’initiative d’un colloque audacieux, consacré à un sujet explosif: la corruption et la fraude au temps du Covid. Il nous a obligés à sortir de nos routines, tant géographiques que mentales.
La guerre d’Ukraine révèle son vrai visage
En reprenant 2000 km2 de terres et de localités dans le nord du Donbass, l’Ukraine a enregistré son premier succès militaire réel depuis le début du conflit. Le pouvoir de Kiev et ses soutiens occidentaux en ont fait un triomphe extravagant, le début d’une percée conquérante qui ne devrait s’arrêter qu’à Moscou avec la destitution de Poutine et la «démilitarisation de la Russie». Qu’en est-il en réalité?
Remède à l’ignorance
Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être...
La mémoire contre l’absurde
Avez-vous aussi éprouvé, face aux événements et aux visages qui viennent à votre rencontre, cette sensation d’irréalité? Avez-vous parfois envie d’oublier cette angoisse? Il est peut-être bon, alors, de laisser le vieux temps remonter en vous et dissiper ces spectres.
La France et l’armée française face au conflit ukrainien
Bilan sans ambages et sans langue de bois d’un fourvoiement historique par un militaire d’expérience, familier à la fois du théâtre des opérations et des coulisses diplomatiques.
Les «Rêveries du Promeneur solitaire» de Rousseau, ou la nécessité de la rêverie
Critiqué de toutes parts, pour des motifs par ailleurs plus ou moins discutables, Jean-Jacques Rousseau mérite d’être lu avec une attention renouvelée. Loin de la philosophie politique ou des questions d’éducation, les «Rêveries du Promeneur solitaire» (1776) livrent une sagesse riche et profonde dont nous pourrions sans doute tirer grand profit en ces temps ahuris. Il s’agit de retrouver dans la tourmente de ce monde le fil de la rêverie qui enchante les choses.
Le grand décrochage
Cet été, je me suis rendu en Russie par la voie terrestre pour mesurer la séparation des mondes. L’Europe atlantique et l’Eurasie s’éloignent l’une de l’autre à la vitesse des constellations. Nous ne le sentons pas encore, mais notre existence en sera bouleversée de fond en comble.