Littérature
Sur l’effondrement qui vient (2)
Évoquer, comme nous l’avons fait il y a quinze jours, l’effondrement qui vient débouche inévitablement sur cette question: comment survivre à l’effondrement, si effectivement il devait survenir? Et au-delà s’y adapter? A quoi ressembleraient les sociétés post-effondrement (si tant est qu’on puisse encore parler de société: car peut-être n’y aura-t-il même plus alors de société, c’est aussi une possibilité. En quel cas, il faudrait dire que l’effondrement qui vient serait synonyme de chaos. Et donc la question serait: à quoi ressemblerait le chaos, comment se le représenter)?
Jacques Pitteloud: la lecture comme école de vie
Ancien coordinateur des renseignements suisses, illustré par sa participation à des opérations restées dans l’histoire, devenu diplomate malgré son franc-parler très valaisan, Jacques Pitteloud est un personnage de roman. On comprend mieux son profil en jetant un coup d’œil à ses lectures. Avant de prendre son poste d’ambassadeur à Washington, il nous a ouvert les portes de sa bibliothèque… et dévoilé aussi sa formation la plus secrète: celle qu’on ne pouvait acquérir qu’avec les meilleurs livres et les meilleurs mentors.
lire plusRetraite en Russie
*Carnet de route à travers l’Eurasie* — Deux ans après mon premier séjour sur le lac Baïkal, j’ai donc repris le large. En 2017, j’étais resté un mois entier sur les rives austères du lac gelé. Cette fois, la retraite de jeûne est raccourcie de moitié, mais elle se poursuivra par un voyage *express* en train à travers la Mongolie, le nord-est de la Chine et jusqu’à Hong Kong, tout au sud. Il donnera sans doute lieu à des reportages ou des analyses par la suite. Pour les lecteurs de l’Antipresse, je livre ici, en vrac, mon journal de voyage.
Les princes de l’Hiver (2)
Durant une période de service militaire dans la ville de son enfance, un homme déjà mûr essaie de retrouver ses camarades d’école par l’annuaire téléphonique. Il finit par contacter Evelyne, son premier béguin — mais le regrette aussitôt. Qu’avait-il à s’inviter dans la vie de cette femme? Ils finissent tout de même par se rencontrer.
Les princes de l’Hiver (1)
*Un conte du Nouvel Age*
Pour sa dernière période sous les drapeaux, on l’avait envoyé dans cette bourgade alpestre où il avait passé son enfance. Le service militaire, chez les Suisses, s’étirait jusque dans la trentaine tardive, à coups de deux ou trois semaines par an. On appelait cela des «cours de répétition». Les siens lui servaient surtout à répéter ses classiques. Sur son épaulette, il ne portait ni carabine, ni grenade, mais une plume.
ECHOS | Le Cannibale lecteur se livre à Versus (RTS 2)
Le 6 février 2019, Pascal Vandenberghe était l’invité de Versus à la Radio suisse romande pour évoquer Cannibale lecteur son recueil de chroniques littéraires parues dans l’Antipresse. Etonnant parcours d’un autodidacte et célébration des grandes lectures, à écouter avec jubilation. «Le recueil de chroniques qui vient de paraître montre un autre visage du patron des librairies Payot. Celui dʹun homme qui sʹest frayé, seul, un chemin à travers les livres pour en tirer la substantifique moelle. Dʹemblée, Pascal Vandenberghe le souligne, il aime par-dessus tout les livres qui nourrissent, posent des questions et obligent à la réflexion. Essais, journaux intimes, biographies, entretiens et romans, tout est bon pourvu que cela donne du sens. Point besoin non plus de courir après lʹactualité, il sʹagit plutôt de redonner vie à des auteurs ou des livres oubliés ou méconnus. Comme autre principe, lʹauteur parie sur lʹintelligence et la gourmandise du lecteur. Cannibalisme partagé!» […]
La fabrique du Drone
Le Drone de l’Antipresse vient d’accomplir son premier tour de calendrier. Voici 52 semaines que nous avons lancé cette version PDF de l’Antipresse et nous sommes fiers de n’en avoir manqué aucune. Ce premier anniversaire est l’occasion de lever un coin du rideau sur ses coulisses… mais aussi de montrer pourquoi la gratuité de l’information sur l’internet est la plus colossale des fake news!
lire plus31 décembre 2018
*Un conte du Nouvel Age*
Minuit approchait dans la crique des Népenthès. L’an 2018 n’avait plus qu’une heure à vivre, mais les oiseaux de la jungle dans son dos n’en avaient rien à faire. Leur caquetage sans ponctuation résonnait le long de la plage comme toutes les autres nuits et tous les autres jours. Les pieds enfoncés dans le sable humide, Jade contemplait le scintillement des rayons de Lune sur les eaux et pensait intensément à la Pologne. Au loin, quelques nuages s’accrochaient aux crêtes de l’île de Komodo. Elle n’y voyait plus que les naïves lanières de ouate que sa mère disséminait jadis dans toute la maison « pour que le père Noël se sente comme chez soi ».