voyage
«Sur les chemins noirs»: la France t’attend!
Nous avons souvent évoqué dans l’Antipresse le livre poétique et profond de Sylvain Tesson racontant sa traversée «thérapeutique» de la France, en diagonale, par les sentiers les moins courus. Avant nous, Maud Koffler est allée voir le film de Denis Imbert où Jean Dujardin joue le rôle de l’écrivain. Elle en a tiré un compte rendu poignant.
La Vénérable et la Précieuse
Je dispose de deux automobiles pour me déplacer. L’une est un cabriolet suédois (la Vénérable), l’autre un SUV allemand (la Précieuse), et vingt-cinq ans les séparent. Passer de l’une à l’autre me permet de mesurer le gouffre technologique que nous avons creusé sous nos pieds sans nécessité aucune. Toutes deux sont de la classe moyenne […]
Sept années d’apprentissage
L’Antipresse vous informe, vous divertit, vous questionne et vous accompagne depuis sept ans déjà. Mais la réciproque est aussi vraie. Pour moi, ces sept années auront peut-être été la période d’apprentissage la plus intense de ma vie. Je m’en explique dans ces quelques notes.
Le grand décrochage
Cet été, je me suis rendu en Russie par la voie terrestre pour mesurer la séparation des mondes. L’Europe atlantique et l’Eurasie s’éloignent l’une de l’autre à la vitesse des constellations. Nous ne le sentons pas encore, mais notre existence en sera bouleversée de fond en comble.
Les «Rêveries du Promeneur solitaire» de Rousseau, ou la nécessité de la rêverie
Critiqué de toutes parts, pour des motifs par ailleurs plus ou moins discutables, Jean-Jacques Rousseau mérite d’être lu avec une attention renouvelée. Loin de la philosophie politique ou des questions d’éducation, les «Rêveries du Promeneur solitaire» (1776) livrent une sagesse riche et profonde dont nous pourrions sans doute tirer grand profit en ces temps ahuris. Il s’agit de retrouver dans la tourmente de ce monde le fil de la rêverie qui enchante les choses.
Humilité
Dans mon imagination d’enfant, les îles Borromées n’étaient rien de plus qu’un de ces lieux où l’on emmenait jadis les classes en excursion scolaire. Par une curieuse anomalie, ces expéditions «éducatives» m’ont toujours évité, et c’est peut-être heureux. J’ai fini par découvrir ce locus amœnus cet été seulement, lors d’une virée en cabriolet avec ma fille.
Swiss Glacier Limited
Si vous traversez en train le massif du Gothard en coupant le grand axe commercial nord-sud par l’axe métaphysique est-ouest, vous risquez de prendre dans la figure une grande leçon d’histoire mystique. Ou, à tout le moins, une infusion éblouissante de splendeur alpestre.
Les ciels d’avant
La littérature des lieux, dite «régionale», est une littérature édénique. Elle infuse le macrocosme dans le microcosme. Elle ramène l’univers aux dimensions d’un domaine arpentable. Elle ordonne le chaos quand la littérature des dîners en ville s’emploie à le glorifier. Elle s’appuie si fort sur la nature que nous ne pouvons la survoler en touristes. C’est une littérature de la grande santé.
Le Fort de Chillon, un parfum de Suisse héroïque
Il est des lieux qui «dégagent» un esprit. C’est un fait connu depuis la plus haute antiquité. Les hommes ont toujours été en quête d’abris pour la confidence, la méditation, l’amour ou pour tout simplement s’y sentir en sécurité. Les Latins appelaient cela *locus amœnus*: lieu amène, lieu idyllique. Mais peut-on qualifier d’idyllique un fort militaire?