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In memoriam: Franz Weber (1927-2019) par Slobodan Despot

C’est un très grand homme qui vient de quitter cette vallée de ciment. J’aime à penser que son âme libérée est descendue sans bruit jusqu’au fin fond de la Serbie, vers l’enceinte circulaire du monastère de Studenica. Et que c’est depuis ce lieu immémorial et sacré, qu’il avait contribué à sauvegarder contre un monstrueux projet de barrage et qu’il considérait comme un «portail du ciel», qu’elle s’est définitivement affranchie des lourdeurs terrestres. «Studenica», me répétait-il parfois en regardant au loin, comme son lointain précurseur aurait dit «Ithaque». Il n’est pas d’être plus émotif que les vrais héros. Leur *pathos* est la risée des médiocres et la barre d’uranium de leur réacteur à exploits.

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Ces révolutionnaires, quelles âmes sensibles!

« Les conventionnels se piquaient d’être les plus bénins des hommes: bons pères, bons fils bons maris, ils menaient promener les petits enfants ; ils leurs servaient de nourrices; ils pleuraient de tendresse à leurs simples jeux, ils prenaient doucement dans leurs... lire plus

Le carré des dépossesseurs

«Résultat: nous avons Facebook déployant des algorithmes pour programmer les émotions et les actions des gens. Nous avons Uber recourant à l’apprentissage machine pour remplacer les emplois des gens. Nous avons Google développant l’intelligence artificielle pour... lire plus

Le seul bien irremplaçable

Tout se trouve, Lucilius, hors de notre portée. Seul le temps est à nous. Ce bien fuyant, glissant, c’est la seule chose dont la nature nous ait rendus possesseurs: le premier venu nous l’enlève. Et la folie des mortels est sans limite: les plus petits cadeaux, qui ne vaslent presque rien et qu’on peut facilement remplacer, chacun en reconnaît la dette, alors que personne ne s’estime en rien redevable du temps qu’on lui accorde, la seule chose qu’il ne peut pas nous rendre, fût-il le plus reconnaissant des hommes — Sénèque, Apprendre à vivre. Choix de Lettres à Lucilius (éd. Arléa)

L’ANTIPRESSE EST UN ANTIDOTE À LA BÊTISE AMBIANTE

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Jacques Pitteloud: la lecture comme école de vie

Ancien coordinateur des renseignements suisses, illustré par sa participation à des opérations restées dans l’histoire, devenu diplomate malgré son franc-parler très valaisan, Jacques Pitteloud est un personnage de roman. On comprend mieux son profil en jetant un coup d’œil à ses lectures. Avant de prendre son poste d’ambassadeur à Washington, il nous a ouvert les portes de sa bibliothèque… et dévoilé aussi sa formation la plus secrète: celle qu’on ne pouvait acquérir qu’avec les meilleurs livres et les meilleurs mentors.

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Sur l’effondrement qui vient (1)

La crise climatique inquiète, et à juste titre. Car elle est bien réelle. On ne peut plus aujourd’hui dire, comme l’ont longtemps fait (et continuent d’ailleurs encore à le faire) certains (ceux qu’on appelle les «climatosceptiques»), qu’elle n’existe pas. Oui bien sûr qu’elle existe. En sous-estimer la gravité est même d’une particulière stupidité.

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Le programme en quelques siècles

On supprimera la Foi Au nom de la Lumière, Puis on supprimera la lumière. On supprimera l’Âme Au nom de la Raison, Puis on supprimera la raison. On supprimera la Charité Au nom de la Justice, Puis on supprimera la justice. On supprimera l’Amour Au nom de la... lire plus

L’amitié et l’amour ne font qu’un

…C’est pourquoi ces gens pathétiques qui simplement «veulent se faire des amis» ne peuvent jamais s’en faire. La condition même pour se faire des amis, c’est que nous désirions autre chose que simplement avoir des amis. Là où, à la question «Voyez-vous la même... lire plus

Jean-Marc Bovy: la chasse au milliardaire russophile est ouverte

La meute des médias suisses est lâchée contre le milliardaire Frederik Paulsen. Après *Le Temps,* qui a fini par déclarer la trêve, c’est au tour de *24 Heures* de mettre le paquet. On ne pardonne pas au mécène de mieux dépenser ses millions pour le bien de la communauté qu’il ne l’aurait fait en payant ses impôts comme tout le monde. Pire, il est un russophile éclairé qui persiste à vouloir nous faire aimer le pays dont il est tombé amoureux. Le rédacteur de nos *Turbulences* sur la Russie, fin connaisseur de ce pays, a écrit au quotidien pour saluer son travail d’«investigation».

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