La folie du monde vue par l’Antipresse

COVID-19 • Les recettes du docteur Loukachenko

23.05.2020

Un dictateur qui chante la liberté individuelle en pleine pandémie, c’est «Batka» ou Papa Loukachenko, comme les Biélorusses appellent leur indéboulonnable président, en place depuis 25 ans. Dès l’arrivée du virus en Europe, Batka a parlé de «psychose», tout en invoquant la protection du «Très-Haut» sur son pays. Comme la libérale Suède, il n’a pas fermé les écoles et a demandé à l’économie de fonctionner comme si de rien n’était. Son conseil: du vélo, une rasade quotidienne de vodka et de l’exercice en plein air, de préférence dans les champs et sur un tracteur. Loukachenko a donné l’exemple en reprenant sa canne de hockey à 66 ans. Pour tuer le virus, qui ne supporterait ni le froid ni la forte chaleur, rien de tel qu’un sauna après un match sur la glace. Batka a tout de même recommandé de la retenue dans les rapports humains:

«Nous tiendrons le coup! L’essentiel est que nous continuions à nous conduire comme nous nous conduisons maintenant. Les gens doivent comprendre que s’ils ont eu aujourd’hui un baiser avec quelqu’un, ils peuvent récidiver. Mais si tu es un mâle, ne t’approche pas d’une autre femme. Patiente un bon mois!». 

Le championnat de football devant public a été maintenu et pour le 75e anniversaire de la Victoire, Minsk a passé outre les consignes de l’OMS en faisant défiler ses militaires en rangs serrés, alors que la patriotique Russie s’est contentée de lancer des escadrilles au-dessus d’une Place Rouge déserte. Au 21 mai, Belarus (9,5 millions) d’habitants s’en sort avec 185 victimes du virus. Si l’on admet que Batka triche un peu avec la statistique, c’est tout de même 10 fois moins que la Suisse semi-confinée et ses 8,6 millions d’habitants et 20 fois moins que la Suède de 10 millions avec une approche pourtant comparable.

«L’histoire dira le poids de ces déclarations et choix politiques» jugés fantaisistes, concluait sévèrement Le Matin au 1er avril. Sept semaines plus tard, on dirait que l’histoire a parlé… mais peut-être pas dans le sens attendu.

Malgré les mauvais souvenirs que le rapprochement avec un autre «petit père des peuples» fait resurgir, on ne peut s’empêcher de penser que Batka a été moins tyrannique dans sa gestion de la crise que le démocrate Macron quand il envoyait des hélicoptères surveiller ses sentiers et ses plages. Avec les résultats que l’on connaît…

J.-M. Bovy/21.05.2020

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