Les mages du marketing chez L’Oréal ont sans doute cru faire le coup du siècle en décidant de surenchérir sur l’hystérie racialiste ambiante et bannir du vocabulaire de la marque toute allusion à la blancheur.
Se blanchir en se noircissant, l’idée est cocasse mais pas si surprenante. La marque n’en est pas à sa première opération de cleaning — ni à sa première idylle avec les idées totalitaires du moment.
Il lui aura d’abord soigneusement gommer de l’histoire la figure de son fondateur, Eugène Schueller, antisémite, partisan du nazisme et très peu démocrate. «Nous devons arracher du cœur des hommes les concepts enfantins de liberté, d’égalité et même de fraternité», écrivait-il ainsi dans son livre La révolution de l’économie.
Quoi qu’il en soit, cette manœuvre exemplaire d’hypocrisie capitaliste n’a pas vraiment été une réussite. Elle a surtout suscité un raz-de-marée hostile sur les réseaux sociaux. Montrant qu’il est encore possible de résister, par la pression économique, au décervelage totalitaire.
Pour enfoncer définitivement un clou d’argent dans le cercueil de ces vampires, l’Antipresse suggère non seulement de diffuser le hashtag #BoycottLoreal, mais surtout de prévenir tout votre entourage contre ces cosmétiques historiquement saturées en produits de blanchiment.
Ainsi, avec un peu de chance, la foireuse campagne de L’Oréal rejoindra les classiques du marketing suicidaire, aux côtés de l’Indien Tata, qui tua sa fameuse voiture «la moins chère du monde», la Nano, avec un slogan publicitaire mal choisi.