Bonne analyse de la crise du Coronavirus par le Suisse J. D. Michel, anthropologue de la santé.
La réaction politique et médiatique a finalement été plus grave et dévastatrice que l’épidémie elle-même, car celle-ci restait cantonnée dans les limites d’une pandémie pulmonaire classique avec un taux de mortalité analogue (même si la contagiosité et le portage viral étaient plus importants et susceptibles de faire imploser les services hospitaliers).
Nous avons connu sur le plan social un véritable «choc anaphylactique», exactement comme ces personnes allergiques qui meurent de la réaction de leur propre organisme et non de l’allergène lui-même (piqûre de guêpe, pollen, aliment allergisant, etc.). Ici l’allergène était tout simplement la peur de la mort, la peur du risque, la peur d’une maladie nouvelle et inconnue… Cette peur a provoqué dans notre société foncièrement hypocrite, frileuse et peureuse (et aussi athée !) une réaction tout simplement hystérique. C’est ainsi que le célèbre professeur Raoult a pu dire: «notre société est en pleine crise de nerfs».
Et comme dans les réactions physiologiques du corps humain, dans le sillage de cette crise d’inflammation sociale largement entretenue par les médias et le pouvoir politique (surtout en France) on a vu s’engouffrer toutes sortes de groupes d’influence plus ou moins intéressés, plus ou moins douteux, voire malveillants (Bill Gates, Neil Ferguson, etc.) souhaitant profiter de l’effet d’aubaine ainsi créé. Ces protagonistes ont sauté sur l’occasion pour avancer leurs pions, alimentant ensuite à leur tour la théorie du complot. C’est une réaction en chaîne déjà vue dans l’histoire et qui peut provoquer des catastrophes. La perception hystérique de l’événement crée une catastrophe dont les conséquences sont exploitées par certains qui sont ensuite désignés comme les responsables initiaux.
- Jean-Dominique Michel, Covid, anatomie d’une crise sanitaire (ebook). Suggestion d’Olivier Tournafond, Professeur à l’Université de Paris XII.
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