Les incontournables de la semaine sélectionnés par Slobodan Despot
Les Turbulences de cette semaine sont un hommage à Robert Fico.
Rideau de fer. Scott Ritter (@RealScottRitter) est un ex-marine, ancien inspecteur d’armements de l’ONU, patriote américains et aussi l’un des plus éminents critiques de la politique démente de son gouvernement et de l’OTAN vis-à-vis de la Russie. Alors qu’il montait dans l’avion pour prendre la parole au Forum économique international de St-Pétersbourg, Ritter s’est vu confisquer son passeport, sans mandat ni explication, par des agents du Département d’Etat. On se croirait dans un thriller sur la guerre froide… mais de l’autre côté du Mur. Cette violation de ses droits les plus élémentaires était si brutale que Scott était carrément hilare en contant sa mésaventure. S’il allait en Russie, c’était dans l’espoir de maintenir un fil de dialogue et plaider contre l’escalade à la guerre mondiale. Or, pour les services de M. Blinken, tout Américain parlant de paix aujourd’hui est un agent de Poutine. On a donc bien fait de le renvoyer chez lui. De quoi se plaint-il? Il aurait pu être confié aux soins du SBU ukrainien, comme Gonzalo Lira (autre citoyen US).
Blague à part: à quoi cette censure stupide rime-t-elle? Elle n’a fait qu’offrir à Scott Ritter une publicité (et une compassion) mondiales. Et il a participé quand même au Forum par vidéo…
Valets de pied. Dans une tribune vigoureuse, Guy Mettan analyse le désastre annoncé de la «conférence de Paix» sur l’Ukraine organisée au Bürgenstock par «la forêt dévastée de la diplomatie suisse». Il souligne en particulier le rôle calamiteux, dans cet alignement irréfléchi sur l’OTAN, du non-ministre des Affaires étrangères, le médecin-lobbyiste Ignazio Cassis. C’est dur. Très dur. Mais juste. Très juste.
Gobbledygook. La maison John Wiley & Sons, vieille de 217 ans, est l’un des plus prestigieux éditeurs scientifiques mondiaux. Or Wiley ferme 19 de ses revues. On apprend dans la foulée que Wiley a rétracté ces deux dernières années plus de 11’000 articles peer reviewed («validés par les pairs») parce qu’ils sont… totalement bidon! Vous avez bien lu: onze mille. Validés par les «pairs» (de quoi?). Le complotiste hypocodriaque se demandera immédiatement combien de ces articles portaient sur la dangerosité du Covid, la justesse des mesures de coercition et la sûreté des vaccins… Mais là n’est pas l’affaire. Ce n’est que la pointe de l’iceberg de la fausse science, ou, pour le dire poliment, le «dernier chapitre d’une vaste crise de confiance que les universités doivent affronter».
Au fait: gobbledygook veut dire charabia ou foutaise. C’est toujours un mot anglais utile que Wiley nous aura forcé à apprendre.
Discrétion! Certains se souviennent de ce scandale majeur que le complexe médiatico-politique suisse n’avait pas réussi à étouffer: le cabinet du ministre de la Santé M. Berset «fuitant» ses psychodrames covidiens à l’avance à un patron de presse afin de faire pression sur ses collègues du Conseil fédéral par la voie de la presse. Dans un pays démocratique, on eût au moins exigé la démission du ministre. Mais la Suisse est supradémocratique, donc tout va bien. D’ailleurs un tribunal bernois viend de décider que l’évaluation des e-mails échangés dans cette fraude était «illégale». Cause protection des sources, secret rédactionnel, etc. Circulez, braves gens, y a rien à voir! Ce n’est pas demain que la covidictature de vos autorités sera soumise à audit, comme en Slovaquie. Personne en Suisse ne veut essuyer des tirs de déséquilibrés.
Mise en garde. Dans sa première allocution publique après l’attentat dont il a été victime, le premier ministre de Slovaquie dénonce le règne de la pensée unique dans l’union européenne, mais également la parfaite indifférence des grands pays ainsi que des institutions à la banalisation de recours à la violence et à la destruction de l’État de droit, en particulier dans son pays. S’il pardonne à son agresseur, la colère est nettement perceptible à l’égard de ces forces en Europe qui ont délibérément pris le parti de la censure contre le dialogue et de la guerre contre la paix. Un discours douloureux, digne et important après lequel les débats autour des élections européennes semblent singulièrement futiles.
Paix bannie. Le 1er juin, Budapest avait été le théâtre d’une grande marche pour la paix présidée par le Premier ministre lui-même, que les médias de grand chemin avaient saluée d’une minute de silence… de plusieurs jours! Viktor Orbán y avait tenu un discours remarquable et d’importance historique au vu des événements. Il n’a parlé de rien d’autre que de la nécessité d’arrêter l’escalade vers une guerre totale et a adressé un message de sympathie à son collègue Robert Fico, convalescent d’un attentat. C’en était trop pour les faucons de Facebook, qui ont censuré la retransmission du discours sur leur plateforme. Le porte-parole du Forum de l’Union civile (CÖF), organisateur de la marche pour la paix, a déclaré que la suppression du discours d’un premier ministre constituait une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un pays de l’UE. La solidarité des autres pays membres face à cette censure effrontée n’est, à vue de nez, pas assurée.
LGBTerrassé. Alors qu’il se livrait à des propos qu’il jugeait sans doute drôles sur la carrière prochaine d’un bébé de trois mois comme objet sexuel,l’humoriste LGBTQ Jaime Caravaca s’est fait rosser en plein spectacle par un spectateur excédé. Est-ce le nouveau mode de «dialogue» avec une communauté en voie d’être protégée par la loi de toute critique verbale?
Lumineux. Vous n’avez jamais entendu parler de Nayib Bukele? Vous avez tort. Le jeune président du Salvador a un message pour le monde — et une sorte de lumière intérieure pour le porter. Son entretien avec Tucker Carlson vaut le détour, même si vous n’entendez pas l’anglais ou l’espagnol.